Les vérités sur l’Hypnose Ericksonienne

Il faut qu’on en parle.
Parce qu’à force de voir passer des “hypnoses express”, des “protocoles universels” et des “scripts magiques à 19,90€ sur internet”, j’ai parfois envie de hurler.

L’hypnose, la vraie, celle d’Erickson, n’a rien à voir avec ces lectures monotones ou ces textes tout faits qu’on balance au premier venu. C’est un art, une écoute, une rencontre.

Non, vous ne dormez pas sous hypnose

Première vérité à remettre au clair :
Sous hypnose, vous ne dormez pas.
Vous n’êtes pas « absent ».
Vous êtes profondément présent à vous-même, simplement dans un état de conscience différent — un peu comme quand vous êtes absorbé par un film ou un souvenir.

Et surtout :

• Vous gardez le contrôle.
• Vous entendez tout.
• Vous pouvez dire non.

On ne peut pas être « téléguidé » par son hypnothérapeute.
On ne peut pas être forcé à faire ou à dire quoi que ce soit contre sa volonté.
Et non, on ne peut pas être violée sous hypnose.
Ces histoires qui circulent dans les journaux et les réseaux sociaux n’ont rien à voir avec l’hypnose.

L’hypnose Ericksonienne, c’est le respect absolu du patient.
On ne prend pas le pouvoir sur lui : on l’aide à reprendre le sien.

L’hypnose Ericksonienne : du sur-mesure, pas du prêt-à-penser

L’hypnose Ericksonienne repose sur l’individualisation.
Chaque mot, chaque silence, chaque image compte.
Le thérapeute s’adapte à la personne, à son langage, à sa sensibilité.

C’est pourquoi les scripts tout faits sont un non-sens total.
Lire un texte standardisé à un patient, c’est comme vouloir faire porter la même taille de chaussures à tout le monde.
Sauf que là, ce sont les mots qu’on chausse n’importe comment.

Et je le dis avec colère :

Il y a des personnes qui viennent me voir après avoir “essayé l’hypnose” ailleurs, et qui en sont sorties déçues, voire mal à l’aise. Pas à cause de l’hypnose — mais parce qu’on leur a lu un texte sans jamais les regarder, ni les écouter.

Ça, ce n’est pas de l’hypnose.
C’est du copier-coller émotionnel.

Ce que dit la science (et le bon sens)

L’hypnose a aujourd’hui toute sa place dans le monde médical.
Elle est utilisée :

• En anesthésie (hypno-sédation),
• En cancérologie, pour supporter les effets indésirables de la chimio ou de la radiothérapie.
• En soins palliatifs,
• En accompagnement des douleurs chroniques,
• En préparation à la naissance,
• Et même chez les enfants, pour apaiser l’anxiété ou les phobies.

Les IRM fonctionnelles démontrent que sous hypnose, le cerveau réagit autrement : la douleur est toujours là, mais elle n’est plus perçue de la même manière. C’est un peu comme si le cerveau baissait le volume de la souffrance.

Et ça, c’est fascinant.

L’hypnose, c’est une conversation entre deux inconscients

Milton Erickson, psychiatre américain et père fondateur de cette approche, disait :
“Chaque personne possède en elle les ressources pour résoudre ses problèmes.”

Notre rôle, en tant qu’hypnothérapeutes, n’est pas d’imposer, mais de révéler.
De permettre à l’inconscient de faire son travail.
De proposer, jamais de forcer.

Je me souviens d’une patiente venue pour une peur panique de conduire.
Pendant la séance, elle a imaginé qu’elle roulait sur une route bordée de lavandes, avec une lumière dorée.
Quelques jours plus tard, elle m’écrit :

“J’ai repris la voiture. Ce n’est pas magique, c’est juste que je n’ai plus vraiment peur.”

Voilà.
Ce n’est pas magique, c’est humain.

Une pratique noble, quand elle est bien faite

L’hypnose Ericksonienne, c’est une alliance entre la science, la parole et la confiance.
C’est un outil précieux, quand il est pratiqué avec formation, expérience et éthique.

Mais entre de mauvaises mains, ou lues depuis un PDF, elle perd tout son sens.

Alors oui, je le dis avec conviction :

• 👉 L’hypnose n’est pas un texte.
• 👉 C’est une présence.
• 👉 Une écoute.
• 👉 Un art du lien entre humains.

En conclusion

L’hypnose Ericksonienne n’endort pas.
Elle réveille.
Elle réveille les ressources, la confiance, la créativité, le courage, même la joie.

Et c’est ça, la vraie hypnose :
Pas des yeux fermés, mais des portes ouvertes.